Tyt' bidouilles

C'est sûr, nous sommes totalement "frenchies" sur le sujet: il y a toujours du pain à la maison, inconcevable de tomber en rade ! Baguette ou gros pain, peu importe mais du bon et du bio dès que possible. Enfin c'est l'exigence, pas toujours remplie il est vrai.

J'avais bien remarqué que tous les pains de boulangerie ne se valaient pas, que la composition des pains de supermarché était au moins aussi prolixe que celles des gels douches aromatisés aux graines de caroube et jus de noix de coco, que les pains des boulangers franchisés se ressemblaient furieusement qu'ils viennent de Normandie, de Lyon ou de la montagne... mais de là à découvrir ça !

Une poignée de minotiers qui tient les boulangers par des mélanges de farines à levée expresse, nécessitant moins de pétrissage, additionnées de multiples conservateurs, additifs et graines en tout genre pour varier les goûts et le plaisir du consommateur. Un tuyau ? La baguette de tradition française est finalement celle qui en a le moins, avec 5 additifs naturels (dont le gluten) et une enzyme.

Les boulangers ne peuvent plus choisir leur blé, ils perdent peu à peu le savoir-faire d'une fabrication à l'ancienne, quand il n'y avait que la farine, l'eau, le sel et l'huile de coude. On ne peut pas complètement les blâmer, le métier est exigeant, difficile mais il a basculé dans une échelle industrielle où il devient difficile de maîtriser la qualité des matières premières utilisées et donc celle du produit qui sort en bout de chaîne. L'auteure va tout de même rencontrer au cours de son enquête quelques boulangers "alternatifs", qui démontrent que d'autres voies sont possibles.

Un livre très bien écrit, instructif et qui nourrit (c'est le cas de le dire !) une belle réflexion sur un aliment du quotidien. Je continue bien sûr d'aller chez mon boulanger mais je regarde d'un autre œil l'étalage alléchant des baguettes aux multiples noms enchanteurs... et je me demande bien si je ne vais pas refaire mon pain au levain, comme nous le faisions il y a quelques années. Il suffirait d'un peu de courage et d'une bonne relecture des articles de Flo Makanai.

Bon appétit !